vendredi 4 novembre 2016

Revue L'intranquille n°11


Le numéro 11, paru l'hiver dernier, de la revue L'intranquille (21 cms X 25 cms), animée par Françoise Favretto, Jean-Pierre Bobillot, Marie Cazenave, Jean Esponde et publiée par l'Atelier de l'agneau éditeur, contient des textes de Carole Naggar, Federigo Tozzi (traduction de Philippe Di Meo), Manfred Peter Hein (traduction de Natacha Ruedin-Royon), Stéphane Casenobe, Marc-Antoine Graziani, Louis Arcade, Chloé Charpentier, pour les nouveaux poètes.

Le lecteur trouve également un dossier consacré au thème du « Désopilant », avec des textes de Rabelais, Jean-Marc Proust, Gilbert Lascault et Laurent Grison, Natale, Philieppe Jaffeux, Pierre Le Pillouer, Christoph Bruneel, Gabrielle Jarzynski, Jean-Luc Coudray, Eugène Ostashevsky, Sophie Schulze, Benoit Gréan, ainsi que des élèves du collège Marie Curie à Paris, écrits dans le cadre d'un atelier d'écriture animé par Tristan Felix (et par ailleurs publiés aux éditions Corps Puce, cf chronique du 14 juin 2016 publiée dans le blog « Poésie chronique ta malle »).

Ce numéro 11 s'achève par un extrait du journal intime de Léon Tolstoï, et par la rubrique critique, avec des chroniques de Jean Esponde et Françoise Favretto.

Extrait du numéro, la troisième partie d'un poème de Chloé Charpentier, intitulé « Il palpite un pouls à votre poignet » :

« 3

Dans un bus de banlieue tout se croise et se décroise
comme les doigts de l'infortune
noirs blancs jaunes rouges ou métisses
la palette chromatique qui manque à la liberté
debout assis serrés les uns contre les autres
il faut un bus pour rapprocher les hommes d'eux-mêmes
il faut un bus pour connaître la violence de ce que souffrent les malfrats
pour emmener son enfant à l'école
bref pour connaître la joie simple
d'être au monde parmi les autres
de n'être pas une fiche signalétique mais
un corps qui vit au milieu d'autres
en sentant la sueur du pauvre et la sueur de l’ouvrier
le parfum du supermarché de celle qui mâche un chewing-gum menthol
et l'after-shave du skinhead
il faut un bus pour sentir ce que c'est que des hommes

Qu'importe où ils arrivent
le bus fait cent fois le même parcours
une ronde éternelle qui ne demande rien
qui n'a rien d'accueillant
qui n'a que cette masse humaine qui monte et qui descend
pas de bons ni de mauvais das le manège
le pédophile monté à bord pour zieuter les gosses
la vieille retenue dans les virages par des sacs de courses plus lourds qu'elle
et l'adolescent qui fait hurler du rap dans ses écouteurs
ils sont tous là et ils se foutent de tout
il n'y a même pas de haine dans leur regard
pas de secret qu'ils n'oseraient dire
et ils sont là quand même »

En ce qui concerne les illustrations, hommage est rendu au mail art de Pascal Ulrich. L’illustration de couverture est de Jean-Marc Scanreigh. Les autres illustrations sont de Gustave Doré, Natale, Patrick Le Divenah, Giovanni Fontana, Cyrille Roussat.

Pour en savoir plus sur le numéro 11 de la revue l'intranquille, dont le prix du numéro est de 16 €, rendez-vous sur le site des éditions : http://www.atelierdelagneau.com/

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